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Comment creuser un puits dans son jardin | Le guide | Partie 1/2

Table des matières

Vous êtes un particulier et vous souhaitez creuser un puits dans votre terrain ? Vous voulez réduire votre facture d’eau ? Vous cherchez à sécuriser votre approvisionnement en eau ou à installer un système de chauffage géothermique ?

Alors, ce tutoriel est fait pour vous. En suivant ces étapes, vous serez sûr de réaliser un puits dans les règles de l’art et conforme aux normes et réglementations françaises. C’est parti !

Étape 1 | Préparation et planification de votre projet de puits

Avant de commencer à creuser votre puits, il est important de se préparer et de planifier soigneusement toutes les étapes du processus.

Choisir votre type de puits

Pour cette partie, je vous invite à consulter notre page dédiée aux puits et forages, vous aurez accès à toutes les informations pertinentes pour faire un choix éclairé.

résumé visuel des différents types de puits et leurs principales caractéristiques
Illustration des différents types de puits, avec définitions et avantages de chacun

Après avoir sélectionné le type de puits désiré, l’étape suivante est essentielle : l’étude de sol.

Étude du sol et détermination de la zone de creusage de votre puits

L’étude de sol, plus précisément, une étude hydrogéologique est la méthode la plus fiable pour déterminer la zone de creusage d’un puits et sa profondeur.

L’idéal serait de passer par un géologue ou un hydrogéologue pour cette étape mais si vous souhaitez entreprendre l’étude préliminaire par vous-même pour réduire les coûts, voici la méthodologie :

Consultation des cartes hydrogéologiques

carte des zones où l'on peut creuser un puits et obtenir de l'eau facilement

De nombreuses régions disposent de cartes hydrogéologiques accessibles en ligne (ADES, bdlisa, SIGES par région,…) . Ces cartes peuvent vous donner une indication sur la présence de nappes phréatiques dans votre région et parfois leur profondeur.

Observer votre terrain

Les dépressions naturelles ou les zones plus basses du terrain peuvent accumuler l’eau de surface, qui s’infiltre ensuite pour alimenter les nappes souterraines. Ces zones peuvent être des points de départ prometteurs pour le creusage d’un puits.

La nature du sol et des roches en surface peut également donner des indications. Par exemple, des affleurements calcaires peuvent signaler des réservoirs d’eau souterraine, car le calcaire est souvent perméable et permet l’infiltration de l’eau.

La présence de certains arbres comme les saules, les peupliers ou les frênes tendent à pousser près de l’eau souterraine. Leur présence peut révéler une nappe phréatique accessible.

Réaliser une étude DIY

Choisissez plusieurs zones à tester sur votre terrain. Il faudra veiller à couvrir les zones basses, les proximités des zones naturellement humides ou verdoyantes, et les zones proches de cours d’eau si cela est applicable.

Préparez une pelle ou une tarière manuelle pour creuser les trous. Une tarière est particulièrement utile pour atteindre des profondeurs plus importantes avec moins d’effort. Attention, Veiller à respecter les mesures de sécurité, notamment en portant des gants et des chaussures adéquates pour éviter les blessures.

Creusez des trous d’au moins 1 à 2 mètres de profondeur, si possible. Cette profondeur est souvent suffisante pour évaluer la présence d’humidité du sol à un niveau superficiel et intermédiaire.

À chaque profondeur, observez la texture et la couleur du sol. Un sol humide sera plus foncé et se compactera facilement quand on le presse. Notez la profondeur à laquelle vous commencez à voir des signes d’humidité.

Pour finir, réaliser un test de compactage, pour cela, prenez une poignée de terre à différentes profondeurs et serrez la dans votre main. Si elle forme une masse compacte qui ne se désagrège pas facilement, cela indique une présence notable d’humidité.

Après avoir validé la faisabilité technique, notamment en confirmant la présence d’une nappe phréatique et en estimant sa profondeur, il est essentiel de se tourner vers les aspects réglementaires, incluant les démarches de déclaration nécessaires.

Vérifier les distances d’implantation du puits

Pour finir, vous devez vérifier que la zone de réalisation du puits que vous avez choisi est à une distance suffisante d’éventuelle source de pollution, voici la liste complète des distances recommandées et des distance minimale règlementaire.

Distance minimale recommandée

25 mètres d’un chemin d’accès.

50 mètres de cultures (blé, orge, maïs,…).

200 mètres d’une décharges ou d’une zone de stockage de déchets.

Distance minimale règlementaire

5 mètres d’une route.

35 mètres d’une zone de stockages d’hydrocarbures ou de produits chimiques (cuve à fioul, pesticides, peintures, …).

35 mètres d’une zone où on utilise des produits phytosanitaires ou des fertilisants.

35 mètres d’une habitation ou d’un système d’assainissement individuel (même d’une canalisation d’eaux usées).

35 mètres d’un bâtiment d’élevage et annexes (silos, stockage de fumiers, traitement des effluents,…).

35 mètres d’une zone où à eu lieu un épandage d’effluent d’élevage, Attention, cette distance passe à 50 mètres si le puits est destiné à l’alimentation (eau potable) ou à l’arrosage de culture maraîchères.

40 mètres d’un cimetière.

Résumé visuel des différentes distances (règlementaire et recommandée) entre un puits et différents ouvrages et installation
Illustration des différentes distances à respecter avant de réaliser un puits d’eau

Vérification de la législation locale et dépôt de demande de réalisation d’un puits

Il est impératif de se renseigner auprès de sa mairie ou des autorités locales compétentes sur la réglementation en vigueur concernant le creusement de puits.

En France, selon l’article L2224-9 du Code général des collectivités territoriales, la création d’un puits nécessite une déclaration préalable 1 mois avant le début des travaux minimum à la mairie ou à la DDT (Direction Départementale des Territoires).

Vous devez joindre ajouter à la déclaration, un extrait du cadastre (ou d’un plan de localisation de l’ouvrage à l’échelle du 1/25000). Vous pouvez la télécharger en cliquant ici

Pour finir, vous devez également déclarer votre futur puits auprès des exploitants de réseaux souterrains en cliquant ici.

En application des dispositions de l’article L.411-1 du code minier, si vous prévoyez de creuser un puits de plus de 10 mètres de profondeur, il est souvent requis de déposer une déclaration de 1 à 3 mois avant le début des travaux auprès de la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement) compétente.

Celle-ci la communique au BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières) afin de référencer le puits dans la banque nationale du sous-sol (BSS).

Cette démarche permet d’informer tous les services de l’état de votre projet et de vérifier qu’il respecte les normes environnementales et sanitaires en vigueur et qu’il n’y a pas de danger à exploiter l’eau souterraine de cette zone.

Cliquer ici pour télécharger la déclaration pour la mairie

Cliquer ici pour réaliser la déclaration DREAL en ligne sur le site gouvernementale dédié

A cette étape, votre projet de puits est précisément défini et a été dûment déclaré aux autorités compétentes. Il ne vous reste plus qu’à rassembler le matériel nécessaire et à entamer le creusement.

Choix du matériel et technique de creusement des puits

La sélection des outils nécessaires pour creuser votre puits dépend de plusieurs critères, notamment la nature du sol et la profondeur visée, qui influenceront directement le type de matériel à acheter ou à louer.

Choix du matériel et de la technique de creusement en fonction de la nature du sol

Sols durs (roche, gravier compact) : Ces sols exigent des équipements de forage robustes, comme des mini-pelles mécaniques, capables de pénétrer les couches résistantes. Dans certains cas, des techniques de fracturation hydraulique peuvent être nécessaires pour faciliter le creusement.

Sols meubles (sable, argile) : Plus faciles à percer, ces sols sont compatibles avec des méthodes telles que le creusement à la pelle, selon la profondeur souhaitée.

Choix du matériel et de la technique de creusement en fonction de la profondeur du puits souhaitées

Creusement manuel
  • Description : Implique l’utilisation d’outils manuels tels que pelles, pioches, et seaux. C’est la méthode traditionnelle de creusement de puits.
  • Profondeur : Généralement efficace jusqu’à 7 mètres.
  • Contexte d’utilisation : Idéal pour les sols meubles ou légèrement compacts, là où la nappe phréatique est relativement proche de la surface.
  • Avantages : Technique la moins cher, simplicité de mise en œuvre.
  • Inconvénients : Intensif en main-d’œuvre, chronophage, et limité par la profondeur.
Creusement mécanique
  • Description : Implique l’utilisation d’une pelle mécanique. C’est la méthode la plus simple de creusement de puits.
  • Profondeur : Pour une mini-pelle, 4 mètres max, pour une pelle intermédiaire, 8 mètres max.
  • Contexte d’utilisation : Tout type de sol, là où la nappe phréatique est relativement proche de la surface.
  • Avantages : Technique la moins fatigante, simplicité de mise en œuvre, rapide.
  • Inconvénients : Nécessite la location d’une pelle, limité par la profondeur.
Creusement par Battage
  • Description : Une technique qui utilise un trépan (un outil de forage lourd) suspendu à un câble et régulièrement soulevé et lâché, pénétrant le sol par impact.
  • Profondeur : Peut atteindre des profondeurs de 30 mètres, ou plus, selon le poids du trépan et la nature du sol.
  • Contexte d’utilisation : Tout type de terrain, y compris ceux comportant des couches de sol plus compact ou des graviers.
  • Avantages : Permet d’atteindre des profondeurs plus importantes sans équipement motorisé très coûteux.
  • Inconvénients : Nécessite un équipement spécifique pour le levage et peut être lent.

Autres accessoires

Pompe

  • Pompes manuelles : Utilisées pour des puits peu profonds, elles sont économiques et ne nécessitent pas d’électricité. Elles sont adaptées pour une utilisation modeste.
  • Pompes électriques submersibles : Adaptées pour tout type de profondeur, ces pompes sont installées sous l’eau pour pousser l’eau vers la surface. Par contre, il faut de l’électricité ce qui n’est pas toujours facile.
  • Pompes solaires : Elles offrent une solution durable et écologique pour l’approvisionnement en eau, en particulier dans les régions éloignées ou à faible accès au réseau électrique. Les pompes solaires sont particulièrement adaptées aux climats ensoleillés, où elles peuvent fonctionner de manière efficace et fiable avec un minimum de maintenance.

PS: Si vous optez pour une pompe électrique ou solaire, il est vivement recommandé d’investir dans un ballon à vessie, également connu sous les noms de ballon surpresseur ou ballon de forage. Son fonctionnement est simple : il agit comme un réservoir sous pression, permettant d’utiliser l’eau à volonté sans activer la pompe à chaque utilisation. Cela contribue à réduire la sollicitation de la pompe et à prolonger significativement sa durée de vie.

Tubage

Le revêtement des puits aussi appelé tubage peut être réalisé avec divers matériaux comme le PVC, qui est privilégié pour sa résistance à la corrosion, sa facilité d’installation et son coût réduit.

Le tubage en béton est également une option pour certains types de puits, offrant une structure durable et robuste, étanche et résistante aux éléments.

Pour finir, le revêtement en pierre ou en brique, bien que plus cher, apporte un aspect naturel et traditionnel à votre puits.

Les derniers éléments à vérifier

Autres équipements à considérer

Système de protection de la tête de puits ou couvercle de puits ou capot de protection : Crucial pour éviter la contamination de l’eau par des eaux de surface ou des débris, garantissant ainsi la qualité de l’eau sur le long terme.

Buse à puits : Cylindre, souvent en béton, PVC, utilisé pour revêtir ou soutenir les parois d’un puits, particulièrement dans les sections supérieures ou à l’entrée du puits. Les buses de puits aident à maintenir l’intégrité structurelle du puits, empêchent l’effondrement des parois et peuvent servir à empêcher l’infiltration d’eau de surface et de contaminants.

Margelle de puits : Structure circulaire ou parfois carrée qui entoure l’ouverture d’un puits au niveau du sol. Elle est conçue pour protéger l’ouverture du puits contre les infiltrations d’eaux de surface, les débris, ou l’accès accidentel par des animaux ou des personnes. La margelle peut être fabriquée à partir de divers matériaux tels que la pierre, le béton, ou le brique, et sert également d’élément de renforcement pour le haut du puits, offrant une base solide pour l’installation d’équipements de puits comme les couvercles, les pompes manuelles ou électriques.

Centreur : Dispositif qui maintient le tubage centré dans le trou de forage, assurant une cimentation uniforme et empêchant les dommages au tubage. Il optimise l’efficacité du puits en garantissant l’alignement et l’espacement corrects entre le tubage et les parois du forage.

Bouchon de fond : Élément utilisé dans la construction d’un puits pour sceller le bas du tubage ou de la colonne de forage. Il empêche le mélange de ciment, injecté dans l’espace annulaire entre le tubage et les parois du puits, de pénétrer dans le tubage lors de l’opération de cimentation.

Crépine de puits: filtre au bas du tubage permettant à l’eau d’entrer tout en retenant les matériaux plus gros.

Ciment ou matériaux d’étanchéité: pour sceller l’espace annulaire entre les différentes parties du tubage.

Dispositif de traitement de l’eau : En fonction de l’utilisation que vous souhaitez faire de l’eau de votre puits, il peut être crucial d’installer un ou des systèmes de traitement comme par exemple un filtre à UV ou au chlore, pour garantir que l’eau soit potable et exempte de pathogènes, un filtre à sable pour éliminer les particules et débris etc…

Matériel pour le marquage du site: craie ou piquets pour délimiter la zone de creusage.

Béton ou matériaux de construction (pierre, brique,…): si applicable, pour réaliser le revêtement interne des parois du puits.

Gravier de filtration: entoure la crépine pour filtrer les sédiments.

Tuyauterie et raccords: pour connecter la pompe au système de distribution d’eau.

Câble électrique: pour alimenter la pompe, si électrique.

Casques, gants, lunettes de protection: pour votre sécurité.

Harnais de sécurité: pour les travaux dans le puits profond.

Pour vous aider à visualiser avec précision l’emplacement et le rôle spécifique de chaque élément listé, des illustrations explicatives sont disponibles ci-dessous.

Creuser un puits ou un forage seul est une aventure à la fois technique et exigeante. Cet article vous a guidé à travers les premières étapes cruciales de planification et de préparation. Pour vous accompagner dans la suite du processus, c’est à dire le creusage du puits, nous avons préparé un guide détaillé. Celui-ci vous fournira toutes les instructions nécessaires pour mener à bien cette tâche avec succès.

Une question ? contactez-nous au 07.82.20.28.13

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